Une Autrichienne de 86 ans, Erna Wallisch, soupçonnée de
meurtre alors qu'elle était gardienne au camp de concentration
de Maidanek (Pologne) et contre laquelle le parquet de
Vienne venait d'ouvrir une enquête, est décédée, a-t-on
appris de source officielle jeudi.
Une enquête préliminaire contre l'ex-gardienne qui avait travaillé entre octobre
1942 et janvier 1944 dans le camp nazi de Maidanek, avait
été ouverte fin janvier sur la base de cinq nouveaux témoignages
venus de Pologne suggérant qu'elle avait tué un prisonnier.
Son décès clôture automatiquement le dossier.
De précédentes poursuites à l'encontre d'Erna Wallisch avaient été abandonnées
en 1972 faute de preuves suffisantes de son implication
directe dans le génocide.
Le Centre Simon-Wiesenthal de
Jérusalem, qui a accusé Wallisch, une Autrichienne d'origine
allemande, d'avoir été impliquée dans plusieurs meurtres
et cas de tortures pendant ses années de gardienne à Maidanek,
a exprimé son "profond regret" qu'elle ait échappé jusqu'au bout aux poursuites.
"Erna Wallisch et sa
famille peuvent remercier les décennies de manquements
des gouvernements autrichiens successifs, grâce à quoi
elle n'a finalement jamais été punie pour son rôle au camp
de la mort de Maidanek", a déclaré le responsable du Centre, Efraim Zuroff, dans un communiqué.
"Le fait qu'une femme
qui a admis avoir amené des gens pour être gazés (...)
n'ait jamais dû répondre de ses crimes haineux est une
marque d'infâmie pour l'Autriche", a ajouté M. Zuroff.
Les autorités autrichiennes ont
régulièrement été accusées d'avoir manqué d'empressement
dans la poursuite judiciaiere de cas similaires par le
passé.
lemonde.fr
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