25.11.10 |
lemonde.fr
Mandat d'arrêt européen contre un ancien nazi vivant en Allemagne

En juillet, le quotidien britannique The Sun lançait un pavé dans la mare : il publiait une photo exclusive montrant Klaas Faber, 88 ans, un criminel nazi d'origine néerlandaise en fuite en Allemagne, en train de se promener tranquillement dans un parc avec sa femme. "Cette photo fait honte à l'Allemagne" écrivait le tabloïd qui rappelait que "les demandes du Royaume-Uni et d'autres pays de leur remettre Faber (...) ont toujours été rejetées par l'Allemagne".


Jeudi 25 novembre, le parquet néerlandais a annoncé que les Pays-Bas lançaient un mandat d'arrêt européen contre Klaas Faber dans le but de faire ouvrir une procédure d'extradition vers les Pays-Bas.

Klaas Faber figure parmi les tous premiers noms de la liste des nazis les plus recherchés du Centre Simon-Wiesenthal. Condamné à mort à Leeuwarden (nord des Pays-Bas) en 1947 pour le meurtre de 22 juifs, sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité avant qu'il ne s'évade de la prison de Breda (ouest des Pays-Bas) en 1952 et fuit en Allemagne. Il avait automatiquement obtenu la nationalité allemande en rejoignant la SS sous le IIIe Reich. "Tous les efforts pour le faire poursuivre en Allemagne ont échoué, bien que les autorités allemandes aient indiqué leur empressement à réexaminer son cas" écrivait le centre Simon-Wiesenthal dans son rapport annuel publié en avril.

"K. FABER" SUR LA BOÎTE AUX LETTRES

Cet été, le journaliste du Sun avait démontré que le criminel ne se cachait pas et résidait tranquillement à Ingolstadt, en Bavière, son nom "K. Faber" en toutes lettres sur sa boîte aux lettres. Il y profitait de sa retraite après des années passées comme banal employé de bureau chez Audi. Deux mois plus tard, début septembre, Berlin et La Haye assuraient vouloir faire subir sa peine à cet ex-membre du commando SS "Silbertanne".

Accusé de participation au meurtre de 420 000 juifs, Samuel Kunz, numéro trois sur la liste des criminels nazis les plus recherchés du Centre Simon-Wiesenthal, est mort jeudi 18 novembre à 89 ans quelques mois avant l'ouverture de son procès envisagé à Bonn, en Allemagne, pour février 2011.

lemonde.fr