En
juillet, le quotidien britannique The Sun lançait un pavé
dans la mare : il publiait une photo exclusive montrant Klaas
Faber, 88 ans, un criminel nazi d'origine néerlandaise en
fuite en Allemagne, en train de se promener tranquillement
dans un parc avec sa femme. "Cette photo fait honte à l'Allemagne" écrivait le tabloïd qui rappelait que "les demandes du Royaume-Uni et d'autres pays de leur remettre Faber (...) ont
toujours été rejetées par l'Allemagne".
Jeudi 25 novembre, le parquet néerlandais a annoncé que les
Pays-Bas lançaient un mandat d'arrêt européen contre Klaas
Faber dans le but de faire ouvrir une procédure d'extradition
vers les Pays-Bas.
Klaas Faber figure parmi les tous
premiers noms de la liste des nazis les plus recherchés du
Centre Simon-Wiesenthal. Condamné à mort à Leeuwarden (nord
des Pays-Bas) en 1947 pour le meurtre de 22 juifs, sa peine
avait été commuée en réclusion à perpétuité avant qu'il ne
s'évade de la prison de Breda (ouest des Pays-Bas) en 1952
et fuit en Allemagne. Il avait automatiquement obtenu la
nationalité allemande en rejoignant la SS sous le IIIe Reich. "Tous les efforts pour le faire poursuivre en Allemagne ont échoué, bien que les
autorités allemandes aient indiqué leur empressement à réexaminer
son cas" écrivait le centre Simon-Wiesenthal dans son rapport annuel publié en avril.
"K. FABER" SUR
LA BOÎTE AUX LETTRES
Cet été, le journaliste du Sun avait
démontré que le criminel ne se cachait pas et résidait tranquillement
à Ingolstadt, en Bavière, son nom "K. Faber" en toutes lettres sur sa boîte aux lettres. Il y profitait de sa retraite après
des années passées comme banal employé de bureau chez Audi.
Deux mois plus tard, début septembre, Berlin et La Haye assuraient
vouloir faire subir sa peine à cet ex-membre du commando
SS "Silbertanne".
Accusé de participation au meurtre
de 420 000 juifs, Samuel Kunz, numéro trois sur la liste
des criminels nazis les plus recherchés du Centre Simon-Wiesenthal,
est mort jeudi 18 novembre à 89 ans quelques mois avant l'ouverture
de son procès envisagé à Bonn, en Allemagne, pour février
2011.
lemonde.fr
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