21/07/2010 14:14 israel7.com
Lituanie: un révisionnisme déguisé

Le Centre Simon Wiesenthal de Jérusalem lance en ce moment un appel à tous les Juifs originaires de Lituanie (« Litvaks ») afin qu’ils boycottent et repoussent une nouvelle initiative annoncée par le Premier ministre lituanien Andrius Kubilius, de créer un « Forum de l’Héritage Lituanien ». Le chasseur de nazis Ephraïm Zuroff, Directeur du Centre Wiesenthal, accuse formellement le gouvernement lituanien « de tenter d’attirer le soutien des Juifs à travers le monde à ce projet, qui constitue en fait une approche révisionniste de la Shoah, en mettant sur un même pied les crimes communistes et les horreurs nazies, et en minimisant le rôle des collaborateurs locaux des nazis dans les massacres des Juifs lituaniens. ».

On estime à 135.000 le nombre de Juifs lituaniens massacrés par les nazis et leurs collaborateurs locaux, sur les 160.000 Juifs qui y vivaient avant la guerre. C’est l’un des taux les plus élevés. Pour Zuroff, « la démarche actuelle du gouvernement lituanien, c’est comme si la Turquie voulait former un groupe d’Arméniens qui seraient chargés de nier le génocide perpétré par les Turcs contre le peuple arménien! »

Ephraïm Zuroff promet « que le Centre Wiesenthal continuera ses efforts pour lutter contre ces distorsions de la vérité historique ». Il a également précisé « qu’il est en contact avec ‘l’Association des Juifs lituaniens en Israël’, qui est l’organisation la plus grande du monde des Juifs ‘Litvaks’, dans le but d’agir ensemble contre cette tactique gouvernementale lituanienne, et afin de ne pas entraîner des Juifs naïfs à collaborer à la destruction de leur propre héritage historique ».

Dernièrement, le site Internet de la chaîne américaine CNN titrait « La Réécriture de l’Histoire de la Shoah » avec un article qui relatait l’histoire personnelle et familiale d’Ephraïm Zuroff. Ce dernier racontait le kidnapping de son grand-père (Ephraïm z.l), en juin 1941, par un gang de Lituaniens qui terrorisait les quartiers juifs, et son exécution à peine arrivé en prison. « Depuis 1991 et l’indépendance du pays », notait Zuroff, « la Lituanie tente de se créer un nouveau passé », « En réalité », affirme Zuroff, « la majeure partie des Lituaniens accueillirent les nazis en libérateurs de l’oppression communiste, et ils désignèrent les Juifs comme collaborateurs des communistes. Jusqu’à aujourd’hui, ils sont persuadés que les Juifs ont une grande part de responsabilité dans les déportations massives et les massacres de civils lituaniens par les troupes bolchéviques ».

Leonidas Donskis, parlementaire européen à Strasbourg, est cependant clair sur cette question: « Il est honteux de considérer les crimes communistes comme un génocide, car, malgré leur horreur, tous les documents historiques attestent qu’il n’y avait aucune volonté ni aucun plan d’extermination ethnique ou nationale de la part des Russes envers les Lituaniens comme ce fut le cas des nazis envers les Juifs ». Donskis accuse « la faillite de l’Etat lituanien, qui jusqu’à présent, n’a jamais jugé le moindre collaborateur des nazis ».

Au mois d’août, le Centre Wiesenthal présentera son Rapport annuel sur l’état actuel de la poursuite des anciens nazis et de leurs collaborateurs à travers le monde. Zuroff, qui n’est pas en odeur de sainteté dans cette république balte, a annoncé déjà « que la Lituanie ferait partie des pays les plus critiqués en ce domaine ».

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