Le parquet de Vienne a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête
préliminaire sur une Autrichienne de 85 ans, Erna Wallisch,
soupçonnée de meurtre alors qu'elle était gardienne au
camp de concentration nazi de Maidanek (Pologne).
"Nous avons reçu de nouveaux témoignages de Pologne suggérant qu'elle a tué un
prisonnier. La question est de savoir si ces éléments identifient
suffisamment clairement Mme Wallisch", a indiqué un porte-parole du parquet, Gerhard Jarosch, à l'AFP.
Une précédente enquête à l'encontre de Mme Wallisch avait été abandonnée en 1972
faute de preuves suffisantes de son implication directe dans
le génocide, a-t-il rappelé.
L'Autrichienne est accusée par le Centre Simon-Wiesenthal de Jérusalem d'avoir
été impliquée dans plusieurs meurtres et cas de tortures
alors qu'elle travaillait au camp de Maidanek entre octobre
1942 et janvier 1944.
Le Centre a appelé mardi les autorités
autrichiennes à traiter ce dossier "de toute urgence" en raison de l'âge avancé de la suspecte.
"Le fait que des gens comme
Erna Wallisch n'aient pas encore été condamnés est un déni
de justice qui peut aujourd'hui être corrigé", a estimé dans un communiqué le responsable du Centre, Efraim Zuroff, en déplorant
le manque d'empressement de la justice autrichienne, par
le passé, dans des cas similaires.
Une inculpation de Mme Wallisch, qui
doit fêter ses 86 ans le mois prochain, représenterait "un signal très fort que l'Autriche a finalement cessé d'être un refuge pour les
auteurs de l'Holocauste", a estimé M. Zuroff à l'adresse de la ministre de la Justice Maria Berger.
M. Jarosch a assuré que la justice
autrichienne était consciente de l'urgence de la situation
et entendait "agir aussi vite que possible".
lemonde.fr
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